lundi 14 septembre 2009

A bord du Palmyra

L'equipage se reveille doucement. Dans la grande salle du bar, la serveuse dresse les tables en silence et sans hate. Derriere le comptoir, le bartender astique verres et assietes et lance la machine a expresso. Le ronron qu'elle produit est comme un appel tacite qui se repand aux autres etages. D'abord Mona, la coiffeuse du 3e, qui pose une main adipeuse et un paquet de cigarettes sur le zinc. Elle boit son cafe par bribes de conservation avec le bartender qui acquiesce de la tete a ses moindres propos. Ce silence monacale est bientot brise par l'arrivee des autres passagers. The, cafes mais aussi bieres et vodka font leur apparition sur les tables. Les gamins se courent apres parmi les fauteuils et la stereo ne tarde pas a faire son entree.
Le Palmyra reprend ainsi vie apres une nuit passe en mer Noire a la belle etoile. Sur la petite piste de danse, situee au fond de la salle, des confettis renvoient a la soiree passee. Pendant quelques heures, des artistes de cabotage ont diverti les passagers devenus spectateurs. Musiciens melancoliques, marionnettiste, danseur de claquettes et fausses sevillanaises ont permis d'oublier qu'on etait sur un bateau ralliant Istanbul a Odessa.

A bord, voyagent essentiellement des negoces ramenant leurs marchandises de Turquie. Ukrainiens, Russes, Turkmens et Ouzbeks forment le gros des voyageurs. Chose rare, il y a un Francais a bord qui dissimule tant bien que mal son apapreil photo et sa gueule decoiffee. J'apprends par un couple d'Ukrainiens qui rentre au pays apres plusieurs annees passees a Antalia, au sud de la Turquie, qu'une troupe de musique tres celebre se trouve sur le bateau. Apres un concert donne pour l'ambassadeur de Russie a Istanbul, la troupe est sur le retour. Je ne tarde d'ailleurs pas a les croiser dans les couloirs. Ce sont des gamines, pour la plus part agees de 8 a 12 ans, qui affichent une mine grave et marchent avec affectation. La fierte russe a l'etat pur.
Au cours de la trvrse, j'aurai eu droit a un spectacle digne du pire mais pas d'avoir la chance d'admirer les prestations d'une illustre troupe moscovite. Et de connaitre les raisons d'une telle arrogance.

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